En mars dernier, à la prison d’Aiton, un élève surveillant qui était entré dans une cellule pour distribuer le repas recevait en plein visage une casserole d’huile bouillante projetée par un détenu. Transportée d’urgence au service spécialisé de Lyon, la victime avait été brûlée au 3e degré, nécessitant plusieurs greffes de peau au visage et sur une partie du dos.
« Un acte impulsif car j’étais en colère »
L’auteur de ce geste particulièrement odieux, Mourad Djaballah, placé en détention provisoire au moment des faits pour son implication dans une affaire de meurtre, a été jugé hier matin par le tribunal correctionnel d’Albertville où il s’agissait notamment de savoir si l’acte avait été prémédité. « J’ai fait chauffer cette huile pour me faire des frites, pas pour la jeter sur un gardien. C’était un acte impulsif car j’étais en colère », a soutenu le prévenu.
« On n’a trouvé dans votre cellule que des pâtes et des conserves mais aucune pomme de terre alors comment expliquer cette huile bouillante. Ce qui est très grave dans cette affaire, c’est qu’un surveillant a été cruellement agressé parce qu’il était surveillant », notait l’avocat du barreau de Paris Me Pascal Winter, représentant du syndicat de l’Union fédérale autonome pénitentiaire.
« Un acte de cruauté commis gratuitement »
Et l’avocate de la victime, Me Anne-Sophie Rodrigues Da Silva d’emboîter le pas de son confrère : « Cet homme est aujourd’hui une personne prostrée qui a honte de son visage dont il n’a même pas encore montré les blessures à ses parents ».
Au terme de ses réquisitions, le procureur Nathalie Parot a requis huit ans de prison : « Des violences et outrages à Aiton, on connaît bien çà, hélas ! Mais cette fois c’est un acte de cruauté qui a été commis gratuitement sur une personne qui ne faisait qu’apprendre son métier ».
Le prévenu de 23 ans au passé judiciaire déjà bien chargé a été condamné à une peine de cinq ans de prison.